Le mot « accompagner » est apparemment à la mode. On peut l’entendre et le lire à peu près partout ; et on peut le dire à peu près tout le temps, à plus forte mesure quand on est coach !
Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les définitions que donnent du mot coaching, les principales associations professionnelles :
- La Société Française de Coaching indique que « Le coaching professionnel est l’accompagnement de personnes ou d’équipes pour le développement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d’objectifs professionnels. » (voir la source ici)
- L’International Coach Federation le décrit aux clients potentiels que « le coaching consiste à accompagner une personne, sans la conseiller, sans la former, sans prendre de décision à sa place. La démarche consiste à l’aider à atteindre son objectif (professionnel ou de vie), en s’appuyant sur ses ressources insoupçonnées, en mesurant l’impact de ses décisions et en les confrontant à la réalité, en lui donnant confiance en elle et en l’aidant à prendre du recul sur tout ce qui peut entraver ses choix personnels. C’est un métier de l’accompagnement des personnes qui ont, à un moment donné, des questions ou des difficultés, sachant qu’elles sont reconnues pour leurs compétences et qu’elles conservent malgré tout un équilibre personnel, c’est-à-dire qu’elles ne ressentent pas des déviances psychologiques qui elles, demanderaient le recours d’un psychologue. » (voir la source ici)
Le mot « accompagner » est à la mode. Il est même très séduisant. Mais en quoi est-ce que ça consiste exactement ?
J’avoue que ce mot m’a séduit dès que je me suis intéressé à ce métier. Mais lorsque je l’employais, j’avais le sentiment de ne pas être tout à fait certain de pouvoir le définir clairement. Imaginons qu’un client potentiel me réponde : « quand j’accompagne ma fille à ses cours de danse, je lui donne la main pour traverser la route. Là, je vois bien ce que ça veut dire accompagner ; mais pour le coaching, je sais traverser tout seul, merci… » Oups.
Mais une amie m’a proposé d’écouter les explications qu’en donne Maëla PAUL, docteur en sciences de l’éducation renommée et spécialiste de cette notion. En l’occurence, c’était à l’occasion d’une conférence co-organisée par l’Université de Rennes 2 et le Secours Catholique sur les « Pratiques de l’accompagnement : l’émancipation en question au Secours Catholique ». Cette journée d’étude a eu lieu le 31 janvier 2014 ; le propos de Maëla PAUL dure environ une heure et il est d’une parfaite clarté (à écouter ici, via youtube)
En ce qui me concerne, je retiendrai particulièrement le lien qu’elle fait avec la relation entre deux musiciens : le soliste et celui qui… l’accompagne. Cette explication est tout à fait parlante pour le vieux guitariste que je suis.
- D’abord, les musiciens se mettent au diapason et définissent le morceau à jouer
- Ensuite, celui qui accompagne ne joue que pour mettre en valeur l’interprétation du soliste et lui permettre d’exprimer tout son talent
- Enfin, celui qui accompagne contribue à l’excellence du morceau mais il joue moins fort car c’est le soliste qu’on doit entendre.
Je me suis alors souvenu du génial guitariste Django Reinhardt et de son solo dans Les yeux noirs (sur lequel j’ai passé un certain nombre d’heures, sans grand résultat…). Je me suis également souvenu que derrière lui, il y avait toujours un autre guitariste qui joue les accords du morceau et qui donne le rythme si particulier du jazz manouche (on appelle ça « la pompe »). Et ensemble, ça swingue !
Et voilà comment le coach accompagne son client :
- il met son expertise au service du coaché
- il travaille à partir du besoin que son client exprime
- en s’adaptant à son rythme, sans forcer le tempo
- il permet à son client d’exprimer son talent et d’assumer pleinement ses choix car c’est le coaché qui est sur le devant de la scène.
Grâce à ce parallèle musical, j’ai pu m’approprier plus facilement et plus surement ce mot « accompagner ». Et me voilà plus prêt à l’expliquer à mes clients.