Que c'est bon d'être méchant !


Il y a quelques jours, je me suis installé confortablement sur mon canapé et j’ai regardé Le loup de Wall Street de Martin Scorsese.

C’est un film sorti en 2013, avec Leonardo DiCaprio en haut de l’affiche : il s’agit de l’adaptation de l’autobiographie de Jordan Belfort, trader au cours des années 80 : ça commence par son ascension fulgurante, sa fortune indécente, ses malversations et ses excès, et ça se termine par sa chute et sa rédemption.
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Mais attention, ce n’est pas fondamentalement un film sur la finance et les traders. En effet, si WallStreet fait partie du décor et que l’un des premiers postes de Belfort est celui de trader, il me semble que le personnage principal est bien plus un vendeur génial ; c’est également un leader charismatique, qui parvient à transmettre ses délires et ses excès à ses équipes ; l’argent n’est pas ici une question de pouvoir mais bien plus une question de fun… Le film de Scorsese raconte la transformation d’un jeune homme ambitieux en un homme qui se permet tout, au delà de toutes limites, se croyant invincible.

J’ai trouvé une critique publiée dans Libération par Didier Péron, qui résume plutôt bien le film : selon lui, c’est un « portrait scorsésien (…) de l’ascension et la chute d’une crapule séduisante guidée par le seul aveuglement de ses instincts avides ». Ok, le film a reçu de nombreuses récompenses mais ça n’en fait pas pour autant un film captivant : les acteurs sont formidables et DiCaprio a un charisme incroyable ! Mais le film dure tout de même 3 heures et ça part dans tous les sens : j’avoue que ça devient un peu longuet… surtout à partir du début 😉

Je retiendrai néanmoins un passage qui me permet de faire le lien avec le travail de Thomas Roulet, professeur et chercheur à l’Université de Bath (un français qui enseigne en Angleterre, dites donc…). Lire la suite

Olivier Torrès

Nous avions déjà écouté Olivier Torrès à l’occasion des conférences Club Prévention Santé, animées en 2015 par Michel Cymès. Vous pouvez retrouvez deux de ces conférences ainsi que nos commentaires ici et . Le voici de retour à l’occasion d’une interview (datant de février 2015) sur Xerfi Canal TV. Ici, il évoque la souffrance des dirigeants de PME et leur capital santé : il rappelle qu’un tel chef d’entreprise est souvent patron patrimonial c’est-à-dire propriétaire du patrimoine de sa boite et que sa défaillance devient « cataclysmique » (dixit O. Torrès). On entendra par « capital santé » aussi bien la santé physique que psychique et O. Torrès estime qu’il y a entre 1 et 2 suicides de dirigeants chaque jour.

Olivier Torres, enseignant chercheur spécialiste de la souffrance des dirigeants

Cliquez pour voir l’interview complète

 

L’une de ses idées fortes est la suivante : le chef d’entreprise fait face à deux grands motifs de stress, à savoir la crainte du dépôt de bilan et la pression liée à la gestion de sa trésorerie ; pour faire face, les mécanismes de pensée positive jouent un rôle majeur et particulièrement « le sentiment de maîtriser son destin ». Créer son propre emploi, c’est créer son propre monde, c’est maîtriser son destin. « Entreprendre, c’est bon pour la santé », voilà la thèse d’Olivier Torrès.

A noter également ce qui me semble être une initiative intéressante : la création avec l’Université de Montpellier d’un observatoire de la santé et la souffrance des dirigeants de PME, des commerçants et des artisans, appelé Observatoire Amarok. En bref, un observatoire qui s’intéresse aux TNS (Travailleurs Non Salariés) qui ne bénéficient pas des services de médecine du travail. De quoi obtenir des chiffres plus précis qui lui permettront peut-être de valider (ou pas) ses estimations sur les suicides des dirigeants.

L’interview est aussi l’occasion de faire la promo d’un de ses bouquins La Santé du dirigeant : de la souffrance patronale à l’entrepreneuriat salutaire, sorti en 2012.