Nous avions déjà écouté Olivier Torrès à l’occasion des conférences Club Prévention Santé, animées en 2015 par Michel Cymès. Vous pouvez retrouvez deux de ces conférences ainsi que nos commentaires ici et là. Le voici de retour à l’occasion d’une interview (datant de février 2015) sur Xerfi Canal TV. Ici, il évoque la souffrance des dirigeants de PME et leur capital santé : il rappelle qu’un tel chef d’entreprise est souvent patron patrimonial c’est-à-dire propriétaire du patrimoine de sa boite et que sa défaillance devient « cataclysmique » (dixit O. Torrès). On entendra par « capital santé » aussi bien la santé physique que psychique et O. Torrès estime qu’il y a entre 1 et 2 suicides de dirigeants chaque jour.
L’une de ses idées fortes est la suivante : le chef d’entreprise fait face à deux grands motifs de stress, à savoir la crainte du dépôt de bilan et la pression liée à la gestion de sa trésorerie ; pour faire face, les mécanismes de pensée positive jouent un rôle majeur et particulièrement « le sentiment de maîtriser son destin ». Créer son propre emploi, c’est créer son propre monde, c’est maîtriser son destin. « Entreprendre, c’est bon pour la santé », voilà la thèse d’Olivier Torrès.
A noter également ce qui me semble être une initiative intéressante : la création avec l’Université de Montpellier d’un observatoire de la santé et la souffrance des dirigeants de PME, des commerçants et des artisans, appelé Observatoire Amarok. En bref, un observatoire qui s’intéresse aux TNS (Travailleurs Non Salariés) qui ne bénéficient pas des services de médecine du travail. De quoi obtenir des chiffres plus précis qui lui permettront peut-être de valider (ou pas) ses estimations sur les suicides des dirigeants.
L’interview est aussi l’occasion de faire la promo d’un de ses bouquins La Santé du dirigeant : de la souffrance patronale à l’entrepreneuriat salutaire, sorti en 2012.