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Que c'est bon d'être méchant !


Il y a quelques jours, je me suis installé confortablement sur mon canapé et j’ai regardé Le loup de Wall Street de Martin Scorsese.

C’est un film sorti en 2013, avec Leonardo DiCaprio en haut de l’affiche : il s’agit de l’adaptation de l’autobiographie de Jordan Belfort, trader au cours des années 80 : ça commence par son ascension fulgurante, sa fortune indécente, ses malversations et ses excès, et ça se termine par sa chute et sa rédemption.
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Mais attention, ce n’est pas fondamentalement un film sur la finance et les traders. En effet, si WallStreet fait partie du décor et que l’un des premiers postes de Belfort est celui de trader, il me semble que le personnage principal est bien plus un vendeur génial ; c’est également un leader charismatique, qui parvient à transmettre ses délires et ses excès à ses équipes ; l’argent n’est pas ici une question de pouvoir mais bien plus une question de fun… Le film de Scorsese raconte la transformation d’un jeune homme ambitieux en un homme qui se permet tout, au delà de toutes limites, se croyant invincible.

J’ai trouvé une critique publiée dans Libération par Didier Péron, qui résume plutôt bien le film : selon lui, c’est un « portrait scorsésien (…) de l’ascension et la chute d’une crapule séduisante guidée par le seul aveuglement de ses instincts avides ». Ok, le film a reçu de nombreuses récompenses mais ça n’en fait pas pour autant un film captivant : les acteurs sont formidables et DiCaprio a un charisme incroyable ! Mais le film dure tout de même 3 heures et ça part dans tous les sens : j’avoue que ça devient un peu longuet… surtout à partir du début 😉

Je retiendrai néanmoins un passage qui me permet de faire le lien avec le travail de Thomas Roulet, professeur et chercheur à l’Université de Bath (un français qui enseigne en Angleterre, dites donc…). Lire la suite

Au travers de mes différentes lectures, je trouve fréquemment l’expression « éthique des affaires ». Mais j’ai quelques fois l’intuition que les auteurs ne mettent pas la même signification dans ces mots : certains refusent même l’expression et lui préfèrent par exemple « éthique organisationnelle », « éthique économique », « éthique d’entreprise »… C’est une bataille de mots mais elle me semble importante.

L’enjeu est d’empêcher l’éthique des affaires de devenir une notion si vague qu’on puisse lui attribuer tout et son contraire : plus la notion apparaît comme un amalgame mal délimité, plus elle est perçue comme artificielle. Il n’y a plus qu’un pas pour considérer que c’est un grand bluff : des intentions pieuses mais rien que du vent.

En fait, l’éthique des affaires, en tant que champ d’étude, a trois objets distincts et la confusion que je ressens parfois vient précisément du mélange entre ces trois champs. Lire la suite

La question de l’éthique des affaires est à la mode, à n’en pas douter. Elle apparaît sous diverses formes en France, par exemple avec la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) ou encore la quête de sens au travail. Il existe même depuis quelques années, un Master 2 Droit spécialisé en Ethique des affaires, dispensé par l’Université de Cergy-Pontoise.

En ce qui me concerne, cet intérêt n’est pas nouveau : il s’est manifesté pour la première fois vers 1997/1998. J’étais alors étudiant en philosophie et, parallèlement, je travaillais à temps partiel comme préparateur de commandes et cariste.
D’un côté les volumes de Kant, St Augustin ou Wittgenstein.
De l’autre, les colis, les palettes et les camions. Lire la suite